L’œuvre de la Suédoise nous plonge dans un univers sonore à la fois épique et solennel, chaotique et architectural, archaïque et industriel. Enregistré dans une église de Copenhague, son dernier album, Dead Magic, offre à nouveau une place centrale aux sonorités mystiques de l’orgue. Parvenant à égaler – voire surpasser – la puissance colossale de l’instrument, sa voix possédée se fait tantôt éraillée, cristalline ou animale. Anna von Hausswolff s’aventure dans des territoires sombres et peu explorés, entre folk gothique, musique classique et drone metal. Pour la promotion de son album, la Suédoise cite la poésie de son compatriote Walter Ljungquist : “Notre temps est privé de silence et de secret ; en leur absence, aucune légende ne peut émerger.” La musique d’Anna von Hausswolff agit comme un antidote à cette sentence.